Installation
Du 12 février au 13 avril 2013
Depuis quelques années, nous avons assisté à la réactivation d'une pratique désuète, le tricot, tombée dans le puits des souvenirs de grands-mères. Il est vrai que la laine avait déjà été réactivée par une génération précédente d'artistes majeures comme Annette Messager et Rosemarie Trockel, associées au détournement féministe d'une pratique considérée jusque là comme aliénante pour les femmes. Mais la nouvelle génération y introduit une dynamique nouvelle, en investissant des territoires hâtivement considérés comme masculins, à l'image du street art. D'une activité domestique, le tricot devient une pratique collective, intervenant de façon intempestive dans l'espace publique, considérée paradoxalement comme du vandalisme. De nombreux collectifs sont apparus au fil des dernières années - Knitta Please au Texas, mené par Magda Sayeg, Knit the City à Londres ou le Collectif France Tricot - répertoriés dans la bible du genre signée en 2009 par les canadiennes Mandy Moore et Leanne Prain (“Yarn Bombing: The Art of Crochet and Knit Graffiti”). Ce mouvement peut s'inscrire plus largement dans une reprise en main, intrinsèque à l'esprit Do It Yourself, d'une activité désormais industrielle.
Pour son intervention à Diagonales 61, Lugdivine Dupré allie l'énergie flamboyante du Knit Graffiti et un intérêt souvent occulté dans l'histoire de l'art par des pratiques alchimiques et des sociétés secrètes ésotériques. En reliant les centres de treize cercles, elle dessine un Cube Metatron où l'on retrouve les cinq formes tridimensionnelles des Solides de Platon, représentant les cinq éléments (feu, terre, air, éther, eau). Leurs combinaisons recréent toutes les structures possibles de l’univers, comme la division de la cellule embryonnaire des créatures vivantes.
De la remise en question du tricot en tant qu'activité domestique, jusqu'au refus de son uniformisation à travers l'industrie, Lugdivine Dupré réactive aussi les forces occultes, souvent féminines, qui ont travaillé en profondeur et de façon déterminante l'histoire de l'art.
Depuis quelques années, nous avons assisté à la réactivation d'une pratique désuète, le tricot, tombée dans le puits des souvenirs de grands-mères. Il est vrai que la laine avait déjà été réactivée par une génération précédente d'artistes majeures comme Annette Messager et Rosemarie Trockel, associées au détournement féministe d'une pratique considérée jusque là comme aliénante pour les femmes. Mais la nouvelle génération y introduit une dynamique nouvelle, en investissant des territoires hâtivement considérés comme masculins, à l'image du street art. D'une activité domestique, le tricot devient une pratique collective, intervenant de façon intempestive dans l'espace publique, considérée paradoxalement comme du vandalisme. De nombreux collectifs sont apparus au fil des dernières années - Knitta Please au Texas, mené par Magda Sayeg, Knit the City à Londres ou le Collectif France Tricot - répertoriés dans la bible du genre signée en 2009 par les canadiennes Mandy Moore et Leanne Prain (“Yarn Bombing: The Art of Crochet and Knit Graffiti”). Ce mouvement peut s'inscrire plus largement dans une reprise en main, intrinsèque à l'esprit Do It Yourself, d'une activité désormais industrielle.
Pour son intervention à Diagonales 61, Lugdivine Dupré allie l'énergie flamboyante du Knit Graffiti et un intérêt souvent occulté dans l'histoire de l'art par des pratiques alchimiques et des sociétés secrètes ésotériques. En reliant les centres de treize cercles, elle dessine un Cube Metatron où l'on retrouve les cinq formes tridimensionnelles des Solides de Platon, représentant les cinq éléments (feu, terre, air, éther, eau). Leurs combinaisons recréent toutes les structures possibles de l’univers, comme la division de la cellule embryonnaire des créatures vivantes.
De la remise en question du tricot en tant qu'activité domestique, jusqu'au refus de son uniformisation à travers l'industrie, Lugdivine Dupré réactive aussi les forces occultes, souvent féminines, qui ont travaillé en profondeur et de façon déterminante l'histoire de l'art.
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